Image is a page taken from the service file of Anthony Sumiejski of the Canadian Expeditionary Force, First World War.

Anthony Sumiejski

Anthony Sumiejski, prisonnier de guerre

C’est souvent l’héroïsme de ceux qui sont revenus chez eux ou qui sont morts au champ de bataille que l’on glorifie dans les récits de guerre. Pourtant, nous savons qu’il y en a d’autres qui ont combattu à la guerre, ont été capturés et envoyés aux camps de prisonniers de guerre où ils ont souvent subi des conditions extrêmes de faim, de brutalité et de travaux forcés. L’héritage de ces hommes qui sont morts dans ces camps est minimisé, car « ceux qui ont été capturés ou qui se sont rendus ont parfois été décrits comme faibles, et leur incapacité de surmonter l’ennemi a été une source d’embarras qui va à l’encontre des idéaux de puissance et de dignité sur le champ de bataille ». L’histoire d’Anthony Sumiejski se distingue en ce qu’il était un jeune homme polonais qui a immigré au Canada en 1912, où il a travaillé comme interprète dans une mine de charbon à Glace Bay, et qu’il a plus tard été employé dans l’aciérie de Sydney. Il a été naturalisé citoyen en 1914 et s’est joint au Corps expéditionnaire canadien en 1916, alors qu’il est retourné en Europe pour se battre contre son ancien régime allemand. Anthony était prisonnier de guerre lorsqu’il est décédé en 1918.

SUGGESTIONS POUR L’APPRENTISSAGE ET L’ENSEIGNEMENT

« La Dominion Steel and Coal Company et la Nova Scotia Steel and Coal Company ont accueilli cette vague d’ouvriers et en ont même recruté quelques-uns. La région industrielle de Sydney qui connaissait alors la croissance la plus rapide des Maritimes était, en 1914, la région la plus multiculturelle de l’Est du Canada. »

En quête d’une vie nouvelle au Canada

  • À la fin des années 1800 et au début du XXe siècle, il y a eu une tendance croissante à l’immigration à l’île du Cap-Breton, un grand nombre de personnes originaires d’Europe, du Moyen-Orient et des Caraïbes étant à la recherche d’une vie nouvelle avec un emploi stable dans les industries du charbon et de l’acier. Ils se sont installés dans des collectivités à Sydney, à Sydney Mines et dans la région de Glace Bay pour former l’une des régions les plus multiculturelles au Canada.
  • Antoni Ryszard Sumiejski est né à Podsamcze en Pologne en 1888. À l’âge de 24 ans, il a quitté sa femme et sa famille et a émigré au Canada en quête d’une nouvelle vie. Lorsqu’il est entré au pays en passant par le service d’immigration, il a adopté le nom anglais Anthony Richard Sumiejski, ce qui n’était pas rare à cette époque. Très peu d’immigrants pouvaient parler anglais, et, souvent, lorsqu’ils épelaient leur nom pour l’agent d’immigration, il était inscrit comme il sonnait, et c’était le nom qu’ils prenaient pour le reste de leur vie. Menez un sondage auprès de vos camarades de classe pour voir lesquels sont descendants d’immigrants dont le nom a été changé en raison de ce processus.
  • Podsamcze est dans l’ouest de la Pologne, une région qui était sous domination allemande quand Anthony était enfant. Les Polonais n’étaient pas considérés d’un œil favorable par les Allemands, et la vie au cours de cette période a été très difficile pour ceux qui vivaient dans cette région. Bien que nous ne sachions pas exactement pourquoi Anthony a quitté sa femme et sa famille pour passer au Canada, nous pouvons supposer qu’il n’était pas facile de vivre sous la domination allemande. Formulez des hypothèses pour expliquer pourquoi, à votre avis, il aurait émigré au Canada.
  • Deux ans après son arrivée, Anthony a déposé une demande de naturalisation, qui ferait de lui un sujet britannique et un citoyen canadien. On croit qu’il était désireux de s’enrôler dans les Forces armées et de servir le Canada dans la Première Guerre mondiale afin de ne pas être considéré comme un étranger ennemi. Lisez son dossier de naturalisation qui se trouve dans la galerie de photographies et notez vos observations. 
  • Lisez la lettre qu’Anthony a écrite à ses amis après sa naturalisation. Dans ce document, il exprime sa gratitude et son appréciation, et s’engage à défendre la liberté pour le Canada dans la lutte contre les forces allemandes outremer. Il écrit : « Personne ne le sait mieux que quelqu’un qui a lui-même ressenti le poids des atrocités allemandes ». Compte tenu du fait qu’il a grandi sous une féroce domination allemande, croyez-vous que cela l’a incité à rejoindre le Corps expéditionnaire canadien? Pourquoi, ou pourquoi pas? Croyez-vous que c’est pour cette raison qu’il a quitté la Pologne?
  • De nos jours, les immigrants au Canada doivent suivre un long processus pour être admissible à la citoyenneté. Effectuez des recherches sur les différences entre la naturalisation en 1914 et la citoyenneté d’aujourd’hui. Quand le processus a-t-il changé? Pourquoi?
  • La vie des immigrants n’est pas facile à cette époque. Il y avait déjà une population polonaise en croissance dans la région de Sydney, et Anthony s’est très probablement senti à l’aise dans cette population. Pensez-vous qu’il y avait des préjugés et du racisme à cette époque? Pour en savoir plus, consultez le site Web : https://diversitycapebreton.ca/accueil pour des renseignements sur quatre groupes culturels qui vivaient dans la zone du quai Whitney de Sydney, là où se trouvait l’usine d’acier : les Croates, les Juifs, les Polonais et les Ukrainiens. 
  • Comparez et faites ressortir le contraste entre l’expérience des immigrants d’aujourd’hui et celle des immigrants à l’époque où Anthony est arrivé au Cap-Breton.

Servir dans le Corps expéditionnaire canadien

  • Moins de deux ans après qu’Anthony Sumiejski eut déménagé au Canada il y avait des indices que des changements se produisaient en Europe. Cette période de l’histoire a été caractérisée comme étant une période d’instabilité, de migration entre pays et d’agitation sociale grandissante. À bien des égards, cela pouvait ressembler à la situation actuelle dans le monde.
  • Il semblerait que le déclenchement de la Première Guerre mondiale a été l’impulsion qui a poussé Anthony à accourir pour obtenir sa citoyenneté canadienne. S’il obtenait une réponse positive à sa demande de naturalisation, il deviendrait admissible à s’enrôler dans le Corps expéditionnaire canadien, et il a envoyé sa demande après seulement deux ans au Canada. Pourquoi croyez-vous qu’Anthony avait tellement hâte de s’enrôler et de servir le Canada outremer? Effectuez des recherches pour accéder à de l’information pour justifier votre réponse.
  • L’enrôlement dans l’armée n’a pas été obligatoire avant 1917 et donc, ceux qui se sont enrôlés avant 1917 se sont enrôlés volontairement. En 1914, en s’appuyant sur des photographies et d’autres objets de la collection, y compris les lettres personnelles, il est apparent qu’Anthony a déjà acquis un grand cercle d’amis, mais il semble qu’il a été le seul de ce cercle à se joindre au Corps expéditionnaire canadien. Pourquoi croyez-vous que ses amis ne se sont pas joints à lui?
  • Lisez la lettre datée du 29 juin 1916 du lieutenant Michæl Dryden. Dans la lettre, Dryden confirme qu’Anthony pourrait se joindre à lui dans la compagnie D du 106e bataillon. D’après sa lettre, il est évident qu’ils se connaissaient, et Dryden promet de faire tout ce qu’il peut pour l’aider à s’installer dans son nouveau rôle en tant que soldat. Dryden offre également de payer ses frais de transport de Sydney à Truro, où se trouve le bureau du bataillon. Anthony a reçu un billet de deuxième classe pour son voyage. Comment s’étaient-ils connus? Comment pensez-vous qu’il s’est rendu à Truro? Que croyez-vous qui différenciait la première classe de la deuxième classe dans les transports à ce moment-là? Justifiez votre réponse.
  • Anthony et son bataillon se sont embarqués à Halifax en juillet 1916 et sont arrivés à Liverpool, en Angleterre, dix jours plus tard. Pensez à la description qu’Helen Kendall fait de sa traversée au début de la guerre. Imaginez-vous que vous êtes Anthony à bord du navire et que vous décidez d’écrire à vos amis à Sydney après une semaine à bord de l’Empress of Britain. Parlez de vos expériences à bord et des dangers qui vous confrontent chaque jour.
  • Anthony a passé près de quatre mois en Angleterre avant d’être déployé sur le champ de bataille en France avec son ami et lieutenant, Michæl Dryden. Il a servi sur le front dans diverses batailles, mais celle qu’il décrit en détail dans une lettre à son ami, Robert Hubley, a été la plus importante : la bataille de la crête de Vimy en avril 1917. Décrivez dans vos propres mots comment Anthony se sentait après cette bataille.

Anthony Sumiejski, prisonnier de guerre

  • Trois semaines après la bataille de la crête de Vimy, Anthony a été capturé par les Allemands, et il a été porté disparu pendant plusieurs mois jusqu’à ce qu’on découvre où il se trouvait. Prisonnier, il a finalement été envoyé au camp de prisonniers de guerre de Friedrichsfeld en Allemagne. 
  • Effectuez des recherches sur ce qu’était la vie des prisonniers de guerre en Allemagne au cours de la Première Guerre mondiale. À Friedrichsfeld, il y avait 35 000 prisonniers de guerre, ce qui donnait une population plus grande que celle de Sydney à l’époque, mais dans une superficie beaucoup moins grande. Il y a deux photographies du camp dans la collection. En vous basant sur ce que vous avez découvert à l’aide de ces photographies et de vos recherches, décrivez la vie d’Anthony dans le camp. Pensez-vous qu’il aurait été mieux traité ou moins bien traité que les autres prisonniers qui y étaient hébergés? Pourquoi, ou pourquoi pas?
  • Anthony est décédé dans le camp de prisonniers de guerre le 2 mai 1918. Explorez les documents dans la deuxième galerie de photographies pour des renseignements au sujet de son décès. La cause du décès est répertoriée comme « faiblesse du cœur / hydropisie ». Faites des recherches sur cette condition pour en découvrir la cause et le traitement au début des années 1900. Certains suggèrent que, au moins dans le cas d’Anthony, cette condition peut avoir été causée par des traitements rudes, voire brutaux, infligés par ses ravisseurs allemand. Pourquoi croyez-vous que cela puisse avoir été le cas?
  • La dépouille d’Anthony a été inhumée au camp de Friedrichsfeld et plus tard déménagée au cimetière communal de Condé-sur-l’Escaut en France où sa tombe arbore une pierre tombale militaire. Explorez la galerie de photographies pour voir des photos de ses tombes. Dans la galerie de photographies, il y a une photo de la mère de Robert Hubley qui visite la tombe d’Anthony. Dans une lettre adressée à son ami Robert Hubley le 9 juillet 1916, il avait écrit : « Croyez-moi, chers amis. Je vais me battre dans la bataille des nations libres, et je serai fidèle à mon serment en tant que Canadien et à la hauteur de tout service qui me sera demandé, en sacrifiant volontairement ma vie ». Qui s’est souvenu d’Anthony et du fait qu’il était prêt à sacrifier sa vie? Que disent ces photographies au sujet de son héritage? Croyez-vous que sa vie a été célébrée? 

Supplément

  • Il y a des camps de prisonniers de guerre dans de nombreux pays déchirés par la guerre à aujourd’hui. Au cours des dernières années, nous avons entendu parler de la torture et de la misère vécues à Guantanamo Bay, une prison américaine à Cuba. Omar Khadr, un citoyen canadien d’origine moyen-orientale, n’avait que seize ans lorsqu’il a été emprisonné dans ce camp en attendant d’être jugé pour le meurtre d’un soldat américain. Faites des recherche sur l’histoire de Khadr, y compris son traitement à Guantanamo Bay, son rapatriement au Canada et sa vie après son retour. Êtes-vous surpris de la manière dont il a été traité? Les conventions de Genève ont largement défini les droits fondamentaux des prisonniers en temps de guerre (personnel civil et militaire) et établi des protections pour les blessés et les malades, ainsi que des protections pour les civils dans et autour d’une zone de guerre. Est-ce que le traitement subi par Omar Khadr contrevient aux conventions de Genève?
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